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Dimanche 18 Mars 2012 : Aujourd'hui, Nous allons voir le pont du Morbihan, les marais salant de Guérande et un petit dolmen. Mais, comme toujours,
on commence par la vidéo :
On commence par aller voir le pont du Morbihan... Ou pas, c'est en fait le pont de la Roche-Bernard (après avoir fait quelques recherches). En fait,
le pont du morbihan a été construit car le pont de la roche-bernard n'était plus suffisant pour supporter tout le traffic estival, engendrant 20km de bouchon
chaque été. Le pont de la roche-bernard, 3ème du nom (c'est le 3ème pont qui a été construit, le premier date de décembre 1839. Emporté par une tempête un nouveau pont
est construit en septembre 1911. le 15 août 1944, les allemand tenant la roche-bernard voient arriver les troupes alliées vers leurs bases sous-marines de saint-nazaire. Ils décident
donc de faire sauter le pont et place les explosifs... ce sera la foudre qui, tombant sur les explosifs, fera sauter le pont. le 3ème et dernier pont existant encore a été construit
entrer 1957 et 1960.). Nous pouvons voir les restes des piles du premier pont, envahi par les plantes.
Le nouveau pont mesure 407m de long, 82m de haut et le tablier (là où l'on passe) est à 55m au dessus de la rivière ''la vilaine''. De quoi avoir une belle vue sur la région.
La construction de la cité de la roche-bernard remonte à 919. Des viking remonte la Vilaine et remarquent ce promontoire rocheux. Ils décident de s'y installé. Leur chef,
nommé ''bern-hart'' signifiant ''fort comme un ours'' lui donnera son nom de roche-bernard. Au XIXème siècle, la roche-bernard connait son apogée grâce au transport
fluvial. Venant de tout l'arc atlantique, c'est environ 200 navires journaliers qui transitent par le port de la cité. Ce port approvisionnant Redon mais surtout Rennes,
la cité prospère du commerce du vin, de la chaux, des poteaux de mines, mais surtout du sel en provenance de guérande. Avec la généralisation du train, bien plus rapide que
les navires, la roche-bernard va rapidement subir une crise économique. Les 2 guerres venant s'y ajouter, la cité ne se relèvera qu'à partir de 1960, date de la mise en service
du 3ème pont sur la vilaine, grâce à l'essor du tourisme et de la naviguation de plaisance.
Après avoir fait un peu de trajet nous voici à Guérande, plus précisément aux marais salant de Terre de Sel.
Comment passons-nous de l'eau de mer au grain de sel ? Grâce à une visite guidée des marais, nous le savons. Explications :
Il faut savoir que l'océan atlantique devant la bretagne-sud a une concentration en sel de 35 grammes par litre d'eau de mer.
L'eau de l'atlantique pénètre dans le traict du Croisic puis va remonter par un système de canaux, les étiers, jusqu'au plus profond
du bassin guérandais à plusieurs kilomètres de l'océan. De mi-juin à mi-septembre, à chaque grande marée, le paludier ouvre une trappe
et remplit d'eau de mer sa vasière (40cm de profondeur), premier bassin d'évaporation du circuit qui sert de réserve entre deux marées. Comme son nom
l'indique, il s'agit aussi d'un bassin de décantation, où les particules en suspension vont se déposer au fond. Grâce à une légère
et constante dénivellation, cette eau passe ensuite dans les bassins d'évaporation, le cobier (4cm de profondeur), les fards et les adernes(2-3cm de profondeur) qui servent
de réserve journalière pour alimenter les derniers bassins où s'effectue la récolte du sel : les œillets (1 à 1.5cm de profondeur). C'est dans ces derniers que
l'eau atteint une concentration en sel de 300 grammes par litre ! C'est grâce à l'action combinée du soleil et du vent que l'on obtient cette
concentration presque 10 fois supérieure à l'eau de mer de base. Un paludier peut produire entre 0 et 200 tonnes de sel par an suivant
les conditions météo. Un paludier possèdent en moyenne 28 oeillets et chaque oeillet lui permet de récolter, pour une journée correcte, 50kg de sel
par jour et 2 à 3 kg de fleur de sel. Pour arriver à l'oeillet et être récolté, l'eau transite pendant 3 semaines dans le marais salant. Mais, si il pleut 5mm, il faut que l'eau passe 1 jour de plus
dans le marais pour perdre cette dilution. Un marais salant c'est 1/4 de l'année à récolter et le reste du temps à entretenir, nettoyer, reconstruire le marais. Cette technique
de récolte de sel est utilisée depuis plus de 1'600 ans à Guérande.
Mais au fait, pourquoi le sel est-il si important ?
Pour plusieurs raisons : déjà, comme assaisonnement puis comme conservateur. Ces deux fonctions sont connues depuis la préhistoire. Ensuite, comme monnaie
en europe et en asie (c'est de là que vient le mot ''salaire'', de sel, ce dernier étant utilisé comme monnaie courante.). Le contrôle de l'approvisionnement
du sel fut la clé de voûte de l'expension militaire de l'empire romain qui en avait le monopole. Le sel a été taxé pendant plusieurs siècles. Cette taxe, la Gabelle (qui
donna le nom de Gabelous aux personnes chargée de la percevoir), initiée sous Louis XI était si impopulaire qu'elle engendra des exodes ruraux massifs, des guerres et a
participé au déclenchement de la Révolution française.
Mais assez parlé d'histoire, place aux photos :
Après avoir acheté une cargaison de sel, il faut bientot penser à se remettre en route, nous allons en direction d'un petit dolmen avant de rentrer. Sur le chemin
nous nous arrêtons pour voir un vieux moulin : Le moulin de la falaise, qui fabriquait de la farine de blé noir (pour les galettes miam).
Nous voici enfin au petit dolmen du Riholo, illuminé de couleur chaudes. Ce dolmen est de type particulier (et rare), il s'agit d'un dolmen transepté, autour de la
chambre, deux diverticules symétriques sont disposés à gauche et à droite de l'axe principal. Datant d'il y a 6'000 ans, il est très abimé et il n'en reste que peu
de choses malheureusement.
Journée bouclée, retour à la maison pour manger, préparer la journée de demain et dormir. Un rapide arrêt en bord de mer pour le couché de soleil...