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Vendredi 16 Mai, aujourd'hui, programme un peu différent, nous ferons notre repas du midi à l'auberge et partirons ensuite car nous sommes un peu fatigués des jours derniers.
Au menu, des vers solitaires à la sauce tomate, le tout en conserve (des spaghetti à la tomate en conserve)... c'est... original. On est très loin d'un plat
de restaurant, même basique, mais avec un prix de moins d'un euro... ça remplit au moins un peu l'estomac.
Le programme d'aujourd'hui consiste au mur John Lennon, musée des effets spéciaux, le pont Charles et le musée des tortures. En prenant le tram, je prend une photo d'une des différentes
affiches de pub sur certains trams (ça fait un moment que j'essaye de prendre cette photo !). C'est une pub pour un concert de Lindsey Stirling, une violoniste talentueuse que j'apprécie
(pour les curieux, sa chaine Youtube est
ici
).
Notre premier arrêt du jour, c'est le Mur Lennon (en hommage à John Lennon, pas Bob Lennon...), le Lennon Wall de Prague (Lennonova zeď). John Lennon (1940 - 1980) était
un chanteur, compositeur et musicien du groupe de légende Les Beatles (composé aussi de Paul McCartney, George Harrison et Ringo Starr). Il était aussi une figure de proue du mouvement
Peace & Love. À sa mort en 1980, une première inscription (un dessin) en l'honneur de John Lennon est écrite sur ce mur. En quelques jours, le mur est devenu un symbole de la paix ainsi que
leur révolte contre la guerre et la dictature (principalement communiste) pour les étudiants de Prague.
Depuis cette première inscription, les gens viennent inscrire des phrases sur le mur, que ce soit des jeunes de Prague ou des touristes.
Il y a un portrait de John Lennon et sa femme Yoko Ono sur le mur dans un coin, comme s'ils regardaient le mur et ses inscriptions.
Je profite du coeur en fragments de miroir pour faire un petit autoportrait (le seul du reportage, profitez-en pour vous rincer l'oeil... ).
Juste en face du Mur Lennon se trouve l'ambassade de France à Prague et le mur Lennon est le mur sud du jardin de l'église des Chevaliers de l’Ordre de Malte (Ordre souverain
militaire hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte). C'est un ordre qui fait de l'humanitaire, principalement tournées vers la pauvreté. L’ordre est également
très actif dans la lutte contre la lèpre et plus globalement les soins médicaux. De plus, on peut noter l’existence de missions ponctuelles de secourisme d’urgence lors de catastrophes
naturelles ou d’aide humanitaire envers les réfugiés lors de conflits armés, ce qui assure actuellement sa présence dans plus de 120 pays à travers le monde. C'est cette dernière église
que nous allons voir d'un petit coup d'oeil par le portail d'entrée (décidemment, entre ça, les illuminatis, les templiers et les francs-maçons, nous sommes comblés ici !) :
Sur la façade d'une maison, une stèle dédiée à Ludwig van Beethoven (1770 - 1827, compositeur allemand reconnu) :
Nous nous dirigeons vers le pont Charles en passant sous une tour de guet.
À l'entrée du pont, je remarque le musée Karel Zeman (le musée des effets spéciaux dans les films) et après avoir réfléchis 2 minutes, nous décidons d'y aller.
Karel Zeman (1910 - 1989) était un dessinateur et réalisateur de film d'animation tchèque. Considéré comme le descendant spirituel de Georges Méliès (le célèbre réalisateur de films
et le principal créateur des premiers trucages cinématographiques), ce musée lui est dédié et raconte ses réalisations, sa vie et différents trucages qu'il a réalisé.
Après avoir fini ses études de publicité à Marseille, il sort son premier court-métrage d'animation : Vánocní sen (Rêve de Noël).
Il réalisa rapidement après un court métrage d'animation uniquement avec des personnages en verre, une danse classique.
Il réalisa aussi une série de 9 courts-métrages sur M. Prokouk, un pantin ayant diverses aventures dans ses occupations quotidiennes.
En 1955, il réalise un long-métrage éducatif intitulé Voyage dans la préhistoire (Cesta do pravěku). Racontant l'histoire de 4 adolescents qui, en lisant un livre et
après avoir visité le musée d'histoire naturelle, descendent une rivière dans un canoë et remonte le temps grâce à ça. Ils croisent, entre autre, des dinosaures. Pour réaliser
plusieurs des scènes, Karel Zeman film en utilisants plusieurs plans décallés afin de donner l'illusion d'un paysage en 3D.
En 1958, c'est un hommage à Jules Verne qu'il réalise avec son long-métrage composé à moitié de maquettes et à moitié de véritables acteurs : Vynález zkázy (Les aventures fabuleuses de Jules Verne).
En 1961, il s'attaque au Baron de Münchausen avec son film : Baron Prášil (Le baron de Crac) :
En sortant du musée, nous traversons enfin le fameux pont Charles (Karlův most). Construit entre 1357 et 1380 par les architectes Oto et Petr Parléř, il restera le seul pont sur la Vltava jusqu'en 1741.
Un des symboles principaux de Prague avec le château et l'horloge astronomique, le pont Charles mesure 515.76m de long pour 10m de large. Il tient son nom du roi Charles IV qui embellit énormément la ville de Prague.
Il est composé de 15 piles, chacune possédant 2 statues (une côté Nord et une côté Sud).
De la Vieille Ville vers Malá Strana (Nord /-/ Sud) :
- Notre-Dame et saint Bernard /-/ Saint Yves.
- Notre-Dame et saints Dominique et Thomas d’Aquin /-/ Saintes Barbe, Marguerite et Élisabeth.
- Golgotha /-/ Vierge de Pitié.
- Sainte Anne /-/ Saint Joseph et l'enfant Jésus.
- Saints Cyrille et Méthode /-/ Saint François Xavier.
- Saint Jean Baptiste /-/ Saint Christophe.
- Saints Norbert, Venceslas et Sigismond /-/ Saint François Borgia.
- Saint Jean Népomucène /-/ Sainte Ludmila avec saint Venceslas enfant.
- Saint Antoine de Padoue /-/ Saint François d'Assise.
- Saint Jude /-/ Saints Vincent Ferrier et Procope de Sázava.
- Saint Augustin /-/ Saint Nicolas de Tolentino.
- Saint Gaétan /-/ La vision de sainte Lutgarde.
- Saint Philippe Benizi /-/ Saint Adalbert de Prague.
- Saint Guy /-/ Saint Jean de Matha, saint Félix de Valois et saint Ivan.
- Saints Côme et Damien avec le Christ /-/ Saint Venceslas.
Du côté de Malá Strana, au Sud, sur une ancienne pile du pont, le chevalier de la légende, Bruncvík, trône avec son épée dorée. Il parait (je n'ai pas été voir moi-même, mais j'aurai pu),
que le socle de la statue est ornée de plusieurs symboles Francs-Maçonniques, Illuminatis, Templiers. La ville de Prague est bourrée de symboles du même genre car les francs-maçons ont créés la
première loge en 1740 grâce aux soldats français (certains étaient francs-maçons). En 1789, la franc-maçonnerie est interdite jusqu'en 1918 car l'empereur François II pensait que c'était de leur faute
si la révolution française se déclara. Puis, jusqu'en 1951, les francs-maçons continuèrent mais furent infiltrés par des communistes et ils décidèrent d'entrer en sommeil. Mais les 28 francs-maçons
restant continuèrent à entretenir la loge en toute discrétion pendant 40 ans.
En 1990, la loge Franc-Maçonnique de Prague revenait ''au grand jour'' et fêtait ses 24 ans cette année.
Sur le pont Charles, la statue de Saint-Jean Népomucène porterait chance à ceux qui touche le chien ou la reine sur les gravures sur le piédestal (celà se voit d'ailleurs, les gravures sont usées.)
En finissant de traverser le pont, nous arrivons sur la place du coté de la vieille ville. Ici, il y a peu de mendiants, mais chacun a son propre quartier et si l'un d'entre eux tente
d'empiéter sur le territoire d'un autre, ils s'engueulent, s'insultent et sans doute finissent par se taper dessus afin de régler ce soucis d'expansion territoriale.
Sur la place se trouve aussi une statue de Charles IV, la tour de guet gothique (comme celle de l'autre côté du pont), l'Église de Saint-Sauveur (Kostel Nejsvětějšího Salvátora) et le musée des tortures du pont Charles.
Nous allons ensuite visiter ce fameux musée des tortures. Répartis sur 3 étages, le musée héberge une soixantaine d'instruments de tortures. L'entrée coûte 150 CZK
et il faut se garder environ 1H pour le visiter en entier. Les photos sont normalement interdites, mais j'ai pu obtenir l'autorisation du musée pour en faire un nombre réduit.
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J'en profite pour faire une petite parenthèse à propos de ça... c'est simple : quand un panneau indique que les photos sont interdites, il ne faut pas faire de photos, que ce soit
avec un appareil photo argentique, numérique, ou un téléphone portable / smartphone. Pour plusieurs raisons : 1) car c'est le règlement du musée. 2) car les flashs souvent utilisés
abîment les couleurs des peintures (entre autre). 3) les photos finissent souvent sur internet (principalement facebook) et les musées préfèreraient éviter ça vu qu'ils perdent le suivit/contrôle
des oeuvres qu'ils hébergent. Surtout que certaines des oeuvres sont toujours protégées par les droits d'auteur.
Alors quand je vois les gens faire des photos avec un panneau d'interdiction de photos juste devant, j'ai souvent envie de leurs faire manger leur appareil (si encore les gens demandaient
l'autorisation avant ça irait mieux... mais vu qu'ils ne le font pas...). Le respect se perd... ainsi que l'alphabétisation semblerait-il... mais surtout le respect (c'est chacun pour soit de nos jours).
Bref, parenthèse terminée, nous reprenons la visite du musée.
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Nous commençons par un trône à pointes (une chaise d'interrogatoire) datant de l'inquisition pour faire parler (entre autre) les sorcières :
Ensuite, nous avons une série de masques en fer censés jeter la honte sur ceux qui les portent (dont un de cochon... ça gruik !).
Ensuite de nouveau un siège avec cette fois une vis qui rentre dans l'arrière du crâne tout en étranglant par le devant :
Puis, une torture très connue : la Dame (ou Vierge) de Fer (une sorte de moule en forme de femme avec des piques à l'intérieur). On refermait le moule et les pointes perçaient le
supplicié sans le tuer... la mort ne survenait qu'après un long et douloureux moment par infection mortelle (septicémie).
Accrochée au mur : la croix d'immobilisation, une variante mobile de la crucifixion :
Suite de la visite : des tabards ou robes de pénitences avec des flammes et des têtes de boucs rouges (d'ailleurs, chose intéressante, le numéro de la photo est J6_66... c'est un signe du diable !).
Ensuite, le chevalet pyramidal (ou un nom qui y ressemble) :
Une sorte de lit massant pour la suite (génial pour les lumbagos) :
ça, c'est juste crade... une scie... pour découper les gens dans la longueur, pendus la tête en bas :
La dernière photo du musée : des attrapes-cou. Ce sont des sortes de lacets métalliques qui étaient utilisés pour attraper les fuyards.
Après avoir passé une bonne heure dans ce musée, nous nous dirigeons vers l'église de Bethléem (Betlémská kaple) avec une sorte de sculpture d'art contemporain...
Nous voyons aussi un homme suspendu... c'est l'homme pendu Viselec, de l'artiste David Černý (celui à qui nous devons les statues de bébé le long de la tour de Žižkov).
Nous avons donc finis nos visites du jour. Nous décidons de retourner vers le pont Charles afin de prendre le tram et de rentrer. Sur le trajet, nous voyons un autre resto
décoré avec les mêmes personnages que la dernière fois. Ils sont tirés du roman satirique inachevé Le brave soldat Chvéïk (Dobrý voják Švejk) de l'écrivain Jaroslav Hašek (1883-1923).
Nous revoici sur les berges de la Vltava pour prendre le tram un peu plus loin, j'en profite pour faire quelques autres petites photos du pont Charles avant de reprendre la route.
La pluie est de nouveau de la partie et nous nous dépéchons d'aller à l'arrêt de bus.
À côté de l'arrêt de tram se trouve un petit parc avec une sorte de grande fontaine / statue en pierre devenue noire à cause du temps :
Une fois dans le tram, direction l'auberge pour nous reposer. Ce soir, nous en profitons pour faire un peu de lessive car le linge sale s'accumule.
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