Mardi 5 Septembre, il est 6h du matin et... le réveil se mets en route ! Argh, c'est dur ! Il fait encore nuit alors que je me dirige vers le parking où je dois prendre le bus pour Bordeaux à 7h15.
La route est longue, mais nous avons une petite pause sur une aire d'autoroute. Il faut dire que le bus est plein (et avec une moyenne d'âge plutôt élevée... dirons-nous... ). C'est pas la
sortie du club du 95ème âge, mais on n'en est pas loin ! Le voyage se déroule bien, je somnole un peu et discute avec la dame à côté de moi. À force de parler de nourriture et de boissons, la faim se fait sentir !
Nous faisons un rapide tour en bus du centre de Bordeaux afin d'avoir un petit aperçu ainsi qu'une vue des bords de la Garonne. D'ailleurs en plein centre-ville il y a... un navire de croisière ! Mais genre...
un GROS ! On dirait un énorme immeuble couché sur l'eau.
Si il arrive à être là c'est grâce au pont Jacques-Chaban-Delmas.
Ce pont, nommé ainsi en l'honneur de l'ancien maire de Bordeaux, est une prouesse technique ! C'est un pont levant de 575m de long, 45m de large et dont le pont est à 13m au minimum de la surface de l'eau, mais une fois levé
il monte à 53m en 12 minutes (le tout pour un poids de plus de 2'100 tonnes) ! Largement de quoi faire passer les navires de croisières. Et permettre la traversée de la garonne à 43'000 véhicules par jour ! Le pont se lève environ une soixantaine
de fois par année (pour un coût de plusieurs milliers d'euros, il faut bien rembourser le prix d'entretient et surtout le prix de construction de 156,8 millions d'euros).
Le rapide petit tour en bus nous mène devant la place de la bourse (à côté du miroir d'eau, mais je ne sais pas ce que les gens lui trouvent de fantastique...) d'un côté et les quais de l'autre.
Ensuite nous passons pas très loin de structures que j'ai déjà vu à Lorient lors du reportage à Lorient en 2012
: une base de sous-marins ! (Construite pendant la seconde guerre mondiale par les allemands.)
Nous faisons ensuite un rapide passage devant ce qui serait apparemment la demeure de M. Juppé (mais surtout la cours d'appel de Bordeaux).
Nous voyons la porte de la Grosse Cloche...
... et le fameux pont de Pierre :
Ce pont a été construit entre 1810 et 1822 sur ordre de Napoléon 1er afin de permettre de traverser la Garonne autrement qu'avec de simples Bacs.
Il faut savoir qu'à cet endroit la Garonne mesure plus de 400m de large ! On se retrouve donc avec un pont de 487m de long ! (19m de large et constitué de 17 arches.)
Nous passons devant l'ancien bâtiment des Douanes. Bâtiment qui générait pas mal de revenus grâce aux commerces de vins, de sucre des colonies et des esclaves. Et afin de forcer les gens à payer les taxes de douanes,
ils ont construits les fameuses Portes (la Porte Cailhau, la Porte Saint-Éloi (la fameuse Grosse Cloche de toute à l'heure), la porte Dijeaux, la porte d'Aquitaine, la porte de Bourgogne et la porte de la Monnaie)
afin que les gens doivent passer par là pour entrer dans Bordeaux depuis les quais.
Le bus s'arrête enfin et nous entamons le tour rapide à pieds. Le bus nous laisse sur la place des Quinconces, là où se tenait le château Trompeyte (actuellement ''trompette'') :
Le château Trompette (ainsi que les châteaux du Far (devenu château du Hâ) et du fort-Louis) a été construit à la demande du roi de France Charles VII. Non pas pour protéger la ville, mais pour éviter que celle-ci se soulève
et se retourne contre le royaume de France. En effet, Bordeaux a été sous domination anglaise pendant 3 siècles jusqu'à la bataille de Castillon en 1453 (puisque Bordeaux s'était ralliée de nouveau aux anglais après sa réddition
en 1451 à Jean d'Orléans, comte de Dunois, lieutenant du roi de France.
Nous commençons par le monument aux Girondins. Monument qui n'est aucunement là pour rendre hommage aux habitants de la Gironde, mais aux 8 députés Girondins exécutés au XIX. Actuellement il n'y a pas une seule des 8 statues des
Girondins. Mais il y a une fontaine et la colonne ainsi que différentes statues de bronze. Lesquelles auraient pu ne jamais revoir le jour car déboulonnées par les allemands pendant la seconde guerre mondiale afin de les fondre pour fabriquer
des canons. Mais les statues ne sont jamais arrivées en allemagne. Elles ont étées cachées par des résistants et ne sont ressorties que récemment de leur stockage afin de retrouver leur place.
Et tandis que je prend une photo de notre demi-groupe devant le monument, un couple asiatique fait son shooting photo de mariage juste à côté de nous.
Ensuite, direction l'Allée de Tourny. Construite vers 1757 sur les anciennes fortifications de la ville, elle est entourrée de façades de bâtiments très travaillées et pour la petite anecdote : pour
séparer les balcons, on mettait (et on mets encore souvent) de grandes grilles à pointes appellées ''garde-cocu''. Je vous laisse imaginer pourquoi.
En nous dirigeant vers la Place de la Comédie, au fond d'une petite rue, j'aperçois l'église Notre-Dame. Tandis que de l'autre côté de la place, le restaurant préféré de Papy à Bordeaux : L'Entrecôte !
L'opéra national de Bordeaux se trouve dans les bâtiments du grand Théatre. Ce dernier, construit entre 1773 à 1780, possède une architecture intérieur de la salle de spectacle décorée de bleu, de blanc et d’or (d'une contenance de 1'114 places).
La façade est décorée de 12 statues de muses (de gauche à droite) : Euterpe (muse de la musique), Uranie (muse de l'astronomie), Vénus (déesse de l'amour), Calliope (muse de la poésie épique et de l'éloquence),
Terpsichore (muse de la danse), Melpomène (muse de la tragédie), Thalie (muse de la comédie), Polymnie (muse de la rhétorique), Junon (épouse de Jupiter, déesse de la fécondité, de la femme et du mariage),
Minerve (déesse de la sagesse et de la guerre raisonnée), Erato (muse de la poésie lyrique) et Clio (muse de l'histoire).
Nous retournons sur les quais (sur le quai Louis XVIII) et nous dirigeons vers le resto. J'en profite pour faire encore quelques photos avant le repas.
Et nous voilà à La Belle Époque : un resto décoré avec des émaux sur les murs et le plafond.
En entrée, une fine tranche de foie gras avec son confit d'oignons. En plat, un demi magret de canard accompagné d'un peu de gratin et de légumes. Et en dessert, un crumble aux pommes. Le tout arrosé d'un
Bordeaux rouge (CHau Tour de Luchoy de 2012) et d'un Sauvignon blanc (CHau Piconat de 2016).
Après ce repas, nous prenons le bus pour longer les quais et arriver à la partie principale de la sortie d'aujourd'hui : la Cité du Vin !
Le projet d'un centre culturel sur le vin remontant à 2009 a évolué pour devenir plus ambitieux et tenter d'être le centre national sur le vin... Devenue la Cité du Vin, et inauguré en 2016, le paris semble réussis :
- 400'000 à 450'000 visiteurs par an actuellement,
- 13'350m² dédiés au vin, à la vigne, à son histoire, sa nature, sa transformation, à sa compérhension, ses valeurs et les cérémoniaux.
- 8 étages comprenant une vinothèque de 9'752 vins différents représentant 88 pays, un auditorium de 250 places, un étage complet pour la découverte de la vigne et du vin, un étage consacré aux expositions temporaires, des
lieux de dégustations de vins, un restaurant panoramique et au 8ème étage, du haut de ses 55m, un belvédère.
- la technologie au service de la tradition : des ateliers numériques participatifs, des projections, 8 langues disponibles, beaucoup de technologie tactile, mais pas que !
Avant d'entrer, la forme du bâtiment interpelle... Il est sensé représenter un vieux cep de vigne et faire aussi penser à la forme que prend le vin lorsqu'on le fait tourner dans son verre.
Une petite précision avant de commencer la visite : nous n'aurons que 2h30 pour visiter la Cité du Vin... alors qu'il faudrait une journée complète.
Et maintenant la visite ! Après avoir pris les billets et reçus les consignes, direction l'exp... ha bha non, avant ça nous reçevons des casques audio afin de pouvoir interagir avec les différents panneaux et
activités.
Après avoir un peu galéré à régler l'appareil et à le faire fonctionner convenablement, je profite pour découvrir un peu rapidement, je l'avoue, la culture de la vigne, puis du vin (merci Bacchus !), les méthodes
de cultures aux 4 coins du monde racontées par des vignerons.
Sur un mur s'étale les 60 cépages principaux des vins du monde avec pour beaucoup des vidéos explicatives. À côté se trouve une espèce de boîte tarabiscotée où la vue, l'odorat et l'ouïe se mêlent pour la cmpréhension de la fermentation
des vins. Plus loin des énormes colonnes en bois, chacune avec son écran tactile rond comme une table, représentant l'une le vin rouge, l'autre le blanc, la 3ème les vins rosés, une 4ème colonne pour les vins pétillants et la dernière pour
les vins botrytisés (les vins doux, tels que Monbazillac, Loupiac, Sauterne, Sainte-Croix-Du-Mont, Côteaux-du-Layons, etc... grâce à une pourriture noble présente sur le raisin).
À l'étage du dessus, de longues tables où se trouvent des objets, de la nourriture... sous des cloches de verre avec des poires et des cornets en cuivre. Un vrai environnement Steampunk !
Ici on nous explique les couleurs et arômes du vin, les mélanges d'odeurs.., et quelques odeurs faciles à reconnaitre... mais d'autres beaucoup plus dures ! C'est très intéressant, même pour moi qui suis versé dans la parfumerie. Mais c'est
surtout très bien mis en scène didactique. On se laisse facilement prendre au jeu et tenter de deviner les odeurs en fermant les yeux pour ne pas voir ce qui se trouve sous la cloche.
Après avoir traversé l'histoire du vin au pas de charge (pas pu lire ni profiter, dommage) je sors de l'expo en n'ayant fait que les second et troisième étages à cause du manque de temps. Je fais un rapide passage par la boutique
puis me dirige vers la vinothèque... et là... WOAW ! C'est relativement petit, mais l'agencement et surtout le nombre de bouteilles me scotche... c'est beau ! Et ça donne sacrément envie ! Je fais le tour (littérallement),
regardant les étiquettes, voyageant dans d'autres pays, tiltant de temps en temps sur un nom que je connais et souvent passant devant à cause du prix.
Malheureusement, l'heure tourne et il est temps de rentrer. Je retourne donc au bus, pas d'achat pour moi, mais des idées et des envies. Le voyage du retour se passe dans la somnolence générale et nous arrivons à brive avec près d'une
heure d'avance. (J'aurais préféré cette heure de plus à la cité du vin...)
Il faudrait que j'y retourne... mais en consacrant la journée entière à la cité du vin !