Mardi 8 mars, il fait beau et j'ai les jambes qui veulent prendre l'air. Ainsi, je me fais un sandwich, mon sac à dos,
une bouteille d'eau, appareil photo et enregistreur.
Pendant cette sortie, j'ai enregistré quelques sons d'oiseaux que je vous mets à disposition ici (tournant en boucle) afin de vous mettre une ambiance sonore pendant
la lecture du reportage. C'est un petit essai, je ne promet absolument pas d'en faire un à chaque fois !
Ceci fait, en route pour le reportage maintenant. Je suis partis vers 10h et me dirigeant vers les hauteurs sud de Brive, les Perrières. Après avoir passé
sous les voix ferrées, je pensais suivre la route qui longe les rails, mais sur la gauche, en direction des hauteurs, je vois un petit passage
bordé de jardins potagers et décide de m'y engager. Je profite du prétexte d'une pause photo pour prendre le soleil.
Début mars et déjà beaucoup d'arbres en fleurs, peu d'abeilles de sortie mais ça ne saurait tarder.
Continuant de grimper vers la direction des Perrières (ou du moins, ce que je pense être les Perrières), je traverse une sorte de lotissement placé comme les Ceps d'un vignoble,
une petite route raide comme un chemin de bouquetins. Puis, à travers une trouée... un bout des Perrières !
Le mot ''Perrière'' trouve son origine dans le patois Briviste (langue d'Oc Corrézienne) et signifie ''carrière de pierres''.
Cette carrière de grès a longtemps fourni des matériaux de construction (les ''Pierres en Brasier'') à Brive. Ce Brasieret l'ardoise de Travassac
constituaient les constructions traditionnelles de Brive et de la région.
Durant la seconde guerre mondiale, la carrière fut un lieu important de la résistance briviste. Trois maquisards y furent fusillés par les allemands peu avant
la libération de la ville.
Préservé en espace naturel de 17 hectares, le parc des Perrières garde son aspect d'antan avec une végétation luxuriante mais maîtrisée de chênaie-châtaigneraie.
Ici, dans ce sous-bois, je sors mon H4n, le casque et le vidéomic pro. Opération captation ! Il y a pas mal d'oiseaux, le sous-bois est frais mais pas froid,
du coup, je me suis dis que j'allais tenter d'enregistrer des chants d'oiseaux, sans raisons particulières. En me promenant dans tout le parc, je fais une dizaine d'enregistrements.
Ces même enregistrements du début du reportage.
Arrivé à un côté du parc, je profite de la vue... et attend que le nuage se pousse de devant le soleil pour avoir Brive dans la lumière.
Le temps passant et je me dis que je pourrais essayer de voir pour faire des photos de la ville depuis un peu plus loin sur les hauteurs, au pied de l'antenne-relais
par exemple. Je tourne un peu dans le parc des Perrières, mais pas de sorties du bon côté, du coup, je repars sur mes pas et remonte vers la sortie du haut. Je tourne un peu dans le
quartier mais je ne trouve pas de point de vue et le pied de l'antenne est grillagé. Tant pis, je décide de voir ce qu'il y a de l'autre côté de la montée et me dirige vers Chanlat.
Je passe devant une impasse nommée Impasse du Tilleul. Je me souviens que j'ai eu de la famille qui possédait une maison ici (dont j'ai une peinture de la propriété) et je me suis dis que
j'irai bien jeter un oeil...
Je suis passé sous des arbres en fleurs, devant de belles maisons, du calme, de la tranquilité et du soleil. Mais je n'ai pas vu de maison qui ressemblait à celle de la peinture.
Du coup tant pis, je continue ma promenade dans la campagne, marchant tranquillement pour profiter du soleil. Je fais quelques arrêts de temps en temps pour faire une photo
ou juste profiter de la vue.
16h30, je me dise que ce serait une bonne idée de penser à prendre le chemin du retour. Je me dirige alors vers Brive en suivant l'ancienne nationale qui passe
devant le lycée Bahuet et les grottes de Saint-Antoine.
Saint-Antoine (de Padoue). Né à Lisbonne vers 1195 sous le nom de Fernando Martins de Bulhões, il devient frère Antoine, diciple de François
d'Assise en 1220 après avoir vu les dépouilles des franciscains morts en martyrs au Maroc et ramenés au Portugal. Il part ainsi au Maroc mais
doit être rapatrié en 1221 pour raisons de santé. Son navire dérive vers la Sicile.
En 1222 François d'Assise l'envoie prêcher en France et en Italie. Il enseigne la théologie à Bologne puis à Toulouse et Montpellier. Il
fonde ensuite un monastère à Brive en 1226 et se retire un moment dans les grottes à la sortie de la ville où il creuse un petit bassin
afin de boire l'eau qui sort de la roche.
En 1226 il devient Custode de Limoges puis Provincial d'Italie du nord en 1227 à la mort de François d'Assise.
Il renonce à son poste de Provincial en 1230 et est envoyé à Rome où il devint conseiller du pap Grégoire IX.
Il meurt d'hydropisie et d'épuisement le 13 juin 1231 à Padoue.
Les grottes de Saint-Antoine... se trouvant sur la route de Compostelle, elles sont un arrêt apprécié des pèlerins (pour la fraîcheur de son eau par exemple ou le chemin de croix).
Les frères de Saint-Antoine qui restèrent à Brive lorsque ce dernier partit pour l'Italie construisirent un abris pour les pèlerins en haut du rocher. En 1463 le roi Louis XI
s'y présente grâce à la célébrité des grottes qui voit plusieurs miracles se produire fréquemment. En 1565, deux frères sont massacrés et le lieu est incendié par les Huguenots, mais
restauré en 1711, le sanctuaire est vendu à la révolution. Le mobilier sacré a pu être sauvegardé malgré tout grâce à Garde Nationale de Brive qui emmène ce dernier à l'église de Saint-Sernin.
Mobilier qui fera le chemin inverse en 1874 pour la reconstruction du Pèlerinage des grottes de Saint-Antoine réouvert et agrandit d'un nouveau couvent, d'une grande église ainsi qu'un chemin
de croix sur la colline. En 1904, les grandes familles de Brive s'unissent pour acheter le lieu après l'expulsion des religieux présents. Les franciscains (de Saint François d'Assise, comme l'était
Saint-Antoine) reviennet s'établir en 1915, jusqu'à nos jours.
Le lieu a été sanctuarisé lors de la seconde guerre mondiale par La Providence, il servit de refuge et cachette aux juifs et aux résistants. De nos jours, 6 frères y vivent et
s'occupent du lieu ouvert à tous. Généralement les gens viennent chercher de l'eau ici. Les habitués prennent plusieurs bidons et bouteilles car l'eau est fraîche et pas désagréable
au goût.
Je rentre dans une des grottes pour voir et saluer Saint-Antoine.
Après être ressorti, je remplis ma bouteille d'eau (et bu un peu) à la source et ensuite direction un petit tour de l'endroit d'un pas tranquille.
Je lis quelques panneaux d'informations sur le lieu et l'histoire de Saint-Antoine.
Derrière, en face du parvis de l'église, il y a le début du chemin de croix. Dans la tradition catholique, le chemin de croix (via crucis) est un acte de
dévotion. Tout en commémorant la Passion du Christ en évoquant 14 moments particuliers de celle-ci (d'où les 14 croix qui constellent le trajet), le fidèle
souhaite recevoir la grâce de communier intensément aux souffrances du Christ, Sauveur des hommes, en suivant le chemin sensé représenter la montée au
Calvaire (et ici un chemin un peu difficile avec une montée relativement importante).
Une fois en haut, il y a une statue de Saint-Antoine bénissant la ville de Brive (ça m'a fait pensé à la statue du Christ qui surplombe Rio de Janeiro).
Dommage qu'il y ait des câbles électriques, la vue est sympa d'ici...
... mais la pente est très raide... et je me dis que je vais peut-être descendre par là si je peux sortir du parc des grottes de Saint-Antoine depuis ici au lieu de devoir
redescendre tout en bas et retomber sur la route. Effectivement il y a un portail ici et je le prend pour descendre, c'est vraiment raide, je suis content de ne pas avoir fais
la montée ici !
Heureusement qu'il fait beau, malgré quelques nuages et du vent. Je me retrouve près des voies de chemin de fer, un locotracteur (un Y 8072) fait des manoeuvres pour aller mettre au dépôt les
voitures voyageurs Corail.
Je me dirige tranquillement vers le centre-ville et l'église Saint-Martin, les gens sont de sortis grâce au soleil, ça fait plaisir de voir les terrasses commencer à se remplir
à nouveau. Le printemps arrive et l'été à sa suite !
Encore un peu et me voici de retour à la maison, il est 16h15... J'ai fais une bonne promenade : 11km dont 130m de dénivelé positif.
Je pense profiter de ça pour lancer une petite série de reportage sur des promenades / randos dans les alentours de Brive... La prochaine fois j'essayerai d'aller sur les hauteurs
au Nord de la ville, en direction de Donzenac !