Le 3 août 2021, Sam est à la maison pour la semaine et nous décidons d’aller visiter le musée de la guerre au moyen-âge à Castelnaud-la-Chapelle (au château de Castelnaud plus précisément).
Certaines photos auront donc un éclairage et une météo différente. C’est parceque je suis retourné à Castelnaud le 3 août 2022 (un an tout pile après) accompagné cette fois de Sam, Nanasse,
Pauline et Noé. C’est cette seconde visite qui sera décrite ici.
Nous partons de bonne heure car il y a un peu de route à faire, mais le temps un peu couvert nous évite de mourir de chaud. C’est un temps parfait pour faire le trajet car en arrivant, le
soleil tape.
Nous trouvons rapidement un endroit afin de nous asseoir et manger les pans bagnat maison que nous avions préparés la veille. Le repas se déroule tranquillement avec la vue sur le château.
Castelnaud, c’est un très beau château fondé au XIIème siècle. Il fera fréquemment l’aller-retour entre la couronne de France et celle d’Angleterre entre 1214 où le château est pris aux
Cathares pendant la croisade contre les albigeois et le siège du château par Charles VII en 1442.
Redonné à la famille Caumont (reliée par mariage à la dernière héritière des Castelnaud en 1368), le château, renforcé à ce moment-là, est confié au grand capitaine Huguenot Geoffroy
de Vivans. C’est à la fin du règne de Henry IV que le château voit l’ajout de ses dernières fortifications.
Le château, abandonné à la révolution, sert de carrière de pierres jusqu’en 1966 où le maire de Beynac-et-Cazenac, Philippe Rossillon, Rachète le château afin de le restaurer.
Fait amusant, les châteaux de Castelnaud et Beynac (plus tard fusionné avec Cazenac) se sont très souvent opposés lors de la guerre de cent ans (l’un était anglais, l’autre français et
inversement), et c’est du maire de Beynac-et-Cazenac que viendra la restauration du château de Castlenaud !
La restauration s’achèvera en 2012. Tandis que le musée de la guerre au moyen-âge ouvrira en 1985 avec 250 pièces d’armes provenant d’europe, du XIII au XVIIème siècle. Aujourd’hui le
musée compte plus de 300 pièces : épées, hallebardes, masses, armures, arbalètes en tous genres, pièces d’artilleries de différents calibres (même une bombarde !) et engins de sièges !
Il y a aussi des salles décorées avec du mobilier d’époque ou reconstitué. Et même une pièce avec une maquette de la région sur laquelle est projetée l’histoire du siège du château de 1442.
Mais avant d’assommer tout le monde avec l’histoire du lieu, voici la visite en elle-même !
Nous commençons la visite par la tour d’artillerie, dont les marches étroites ne facilitent pas les déplacements.
Nous voyons un canon Veuglaire, une couleuvrine, des Ribaudequins (ou orgue) à plusieurs (12 !) canons, des poires à poudre et pots à feu. Dans la vitrine avec les pots à feu se trouve aussi
un canon d’alarme allemand en bronze sur lequel est écrit en lettre gothiques (et en allemand) ‘’Mon nom est Dulin von Efentur, je mange de la poudre et crache du feu’’.
Nous sortons ensuite en haut de la tour d'artillerie pour profiter de la vue et voir Beynac et son château un peu plus loin le long de la Dordogne qui coule aussi en bas de Castelnaud.
Nous y accueillent aussi le drapeau de Castelnaud et une arbalète à tour assez énorme ! Elle est capable d’envoyer un tronc d’arbre à trouzmilles kilomètres ! Non, en vrai, elle peut
tirer des carreaux à 200m, y percer 3 hommes, un cheval et finir planté dans une porte en bois… rien que ça !
Direction ensuite la salle des peintures avec la fresque des Neufs Preux :
Hector (de Troie), Alexandre le Grand, Jules César, Josué (successeur de Moïse), David (3ème roi d’Israël et père du roi Salomon), Judas Maccabée (dirigeant et héro juif du IIème siècle),
le Roi Arthur, Charlemagne et Godefroi de Bouillon (chef de la première croisade pour reprendre Jérusalem, il la récupèrera mais ne voulant pas être couronné d’or là où le Christ était
couronné d’épine, il refusa d’en devenir roi et deviendra Avoué du Saint-Sépulcre)
Voici les Neufs Preux, neufs héros guerriers, 3 sont païens, 3 sont juifs et 3 chrétiens. Ils représentent et incarnent l’idéal de la chevalerie dans l’Europe du XIVème siècle (grandement
inspiré de la Légende Dorée).
Cette même pièce compte plusieurs armures, dont de chevaux ainsi que des vêtements d’époque.
La suite de la visite passe par plusieurs pièces emplies d’arbalètes : à jalets, à moufle, à croc, à pied de biche, à cranequins, de chasse, de guerre… plusieurs sont décorées. Il y a
aussi différents carreaux.
Nous sortons ensuite pour un tour sur la courtine du XIIIème siècle. Sur laquelle se trouve une bricole, une machine de jet à traction. En face, sur le bastion du XVIème, nous voyons d’autres
machines de guerre… nettement plus grandes celles-ci !
Au loin, nous voyons le château de Beynac-et-Cazenac. Y’a pas à dire, la vue est quand même super belle !
La descente en direction de la salle des armes de siège se fait via une vieille charpente.
Dans cette double-salle, nous avons une petite vidéo sur la présentation des engins de siège. Il y a aussi beaucoup de maquettes des engins de siège : les trébuchets, couillards, perrières,
mangonneau à roues de carrier. Il y a même un un beffroi, un bélier et une petite catapulte. La catapulte, malgré sa forte présence dans les jouets, films et jeux était un engin de siège en
réalité peu présent. Les romains préféraient utiliser des balistes tandis que plus tard, les trébuchets l’ont facilement remplacée. Une catapulte utilise d’ailleurs la force de torsion d’un
faisceau de cordes où est fiché le bras de la catapulte. Il n’y a pas de cordes comme l’on voit souvent qui parte du haut de la catapulte pour tirer le bras. Cette machine n’a pas existé
historiquement parlant. (Désolé de briser des rêves comme ça ^^’’)
La suite de la visite nous amène à la salle d’armes. Ici se trouvent des armes d’époques plus ou moins bien conservées. Certaines dagues à rouelle ou épées sont très abimées, tandis que
certaines armes d’hast ou morgenstern sont en très bon état.
Il y a des épées courtes à une main, à une main et demi (les épées bâtardes), à deux mains, des fléaux d’arme, dagues, dagues à rouelle, hache d’arme, marteau d’arme (avec son bec de Corvus),
etc…
À côté se trouve aussi du matériel de joute, avec des lances de tournois et des armures de joute.
Nous descendons ensuite l’escalier avec d’autres vitrines, des épées, un magnifique morgenstern, des chausse-trappes…
Sur le côté, il y a une pièce sombre avec une grande maquette au centre : le siège du château en 1442. Ici, grâce à l’audio et un jeu de
projecteurs, est reconstituée l’épisode du siège du château en octobre 1442. À cette époque, les anglais tiennent le château, tandis que les
français, sous les ordres du roi Charles VII assiègent le château durant 3 semaines. Les anglais finiront par capituler, en échange de la
vie sauve et 400 écus.
Un peu après, la pièce principale du château (pour moi) : la cuisine ! Y’a même un sanglier pendu au mur !
Direction ensuite la haute-cour avec le puits, où l’on peut voir encore l’eau au fond.
Sous les arcades de la haute-cour, il y a une forge d’armure avec une vidéo explicative.
Et nous sortons dans la basse-cour (pas celle des gallinacées mais celle située entre la
courtine et le donjon). Là se trouve le début de la visite guidée (où Pauline rejoindra le groupe afin d’écouter
les informations) ainsi que le forgeron où nous irons voir le travail à la forge (clou et petits couteaux celtes).
Il nous expliquera les bases de l’extraction du minerai, sa transformation en bas-fourneaux et son travail afin
d’en faire du métal utilisable. Il nous expliquera ensuite le travail de la forge et quelques techniques de base.
C’est très intéressant !
Juste à côté, faisant face à la plaine, il y a une petite perrière. Où je prends la pose.
Sur le haut du bastion se trouve, en grandeur nature, des engins de sièges reconstitués de manière historique : un
mangonneau, un trébuchet, un couillard et une bombarde (dont le temps de refroidissement important après chaque tir
ne permet de tirer qu’une fois par heure !).
Les machines sont très impressionnantes !
La suite est en contrebas dans le pas d’armes, juste à côté du jardin des aromatiques, là se joue le spectacle médiéval. Une petite représentation bien jouée et marrante !
Un dernier petit coup d’œil au château à la fin du spectacle et c’est la fin de la visite. Nous sortons tranquillement, un p’tit coup d’œil aux souvenirs et direction un
bar pour goûter une bière du coin (dont nous avions déjà profités l’année précédente Sam et moi).
Puis nous prenons le chemin du retour à la maison, sur le chemin, nous nous endormons à moitié, sauf Sam qui pilote.