Vendredi 14 août, Nanasse (à qui je fais découvrir la région), Nico (Le Russe) et moi prenons la voiture sous la pluie pour aller dans la Haute-Vienne.
Nous partons juste après avoir mangés en direction de Limoges puis le but de notre reportage du jour : Oradour-sur-Glanes.
Oradour-sur-Glanes, un village devenu Martyr le 10 juin 1944, est situé dans le Limousin, à peu de distance de Limoges. C'est, avant sa fin tragique, une
bourgade active et ordinaire. L'agriculture occupe une place importante dans la vie de la bourgade jusqu'en 1944 où il ne restera que 2 exploitations (à cause de
la crise du secteur agricole). Approuvant, au début de la guerre, l'octroi des pleins pouvoirs à Philippe Pétain, l'avis général du village change peu à peu et fini,
au bout de quelques temps, par basculer à l'opposé complet. Créant une petite filière de sauvetage et de passage des pilotes alliés abattus, mais pas de maquis à proprement parlé.
Après 1h30 de route, nous arrivons à Oradour, sous la pluie qui nous a accompagnés durant tout le trajet.
Il faut savoir qu'Oradour a été conservé tel quel (ou au moins au maximum tel quel) après le massacre. Le nouveau village d'Oradour s'est construit juste à côté et le
Centre de la Mémoire fait office de trait d'union entre les deux villes. C'est d'ailleurs par ici que commence la visite.
La partie située dans le Centre de la mémoire nous raconte la montée du Nazisme, la ''naïveté'' de l'entre-deux guerres, la venue au pouvoir de Hitler. Puis la déclaration de guerre,
l'invasion de la Pologne et la Blitzkrieg (la Guerre Éclair). La remise du pouvoir entre les mains de Pétain, l'armistice, l'Appel du 18 juin, la résistance, l'invasion
de la Zone Libre. Une autre salle nous raconte comment était la vie sous l'occupation : les rationnements, les déportations, la collaborations, les résistants et les civils.
Un peu plus loin, dans un couloir, nous est raconté un peu de l'histoire de la Waffen-SS et les camps d'extermination.
Le Génocide que causèrent les Nazis grâce aux camps d'exterminations a été mis en oeuvre en 1941 et confirmé le 20 janvier 1942 à Wannsee (Berlin).
Il y avait 5 camps d'exterminations : Chelmno, Bełżec, Sobibor, Treblinka et Auschwitz II - Birkenau. Les Nazis exterminèrent plusieurs millions de gens
de plusieurs manières :
- Opération T4 (les aliénés et les handicapés) : plus de 70'000 morts.
- Les ghettos : 800'000 morts.
- Les fusillades à ciel ouvert : 1'300'000 morts.
- Les camps de concentrations et de travail : 300'000 morts (d'épuisements, maladies et mauvais traitements principalement).
- Les chambres à gaz : 2'700'000 morts.
Total : environ 5'170'000 morts. Sans compter les morts causées par les expériences des médecins de la mort ou des diverses exterminations qui eurent lieu un peu partout
en Europe (Lidice, Rome, Ascq, les enfants d'Izieu, Frayssinet-le-Gelat, Tulle, Marsoulas, Oradour, le Vercors et beaucoup d'autres encore, que ce soit en Russie, en France ou ailleurs).
Dans ce même couloir nous est présenté aussi la Waffen-SS et plus particulièrement de la 2ème SS Panzer. Il faut savoir qu'il y eu 38 divisions de SS ce qui faisait environ
1'200'000 hommes, tous fanatiques et dévoués au Reich et plus particulièrement à son représentant : Hitler.
La 2ème division SS ''Das Reich'', division créée en 1939 prend part à l'invasion de la Pologne. En 1941 elle participe aux opérations Marita et Strafgericht (Châtiment), combattant à Belgrade.
En 1941 toujours, elle participe à l'opération Barbarossa puis à la bataille de Moscou. En 1942, elle participe à l'opération Lila, visant à s'emparer de la flotte Française basée à Toulon.
Cette dernière se saborde et 102 bâtiments sont irrécupérables par les allemands. Ils ne pouront récupérer que 39 bâtiments de petits tonnages et sans grande valeur militaire, du fait de leur sabordage
(insuffisant), endommagés ou tout simplement désarmés.
Pour l'année 1943, la division Das Reich participe à la contre-attaque de Kharkov - Belgorod, à la bataille de Koursk puis à l'opération Zitadelle et la bataille de Prokhorovka.
Au début de l'année 1944, la division est envoyée à Montauban afin de se reconstituer. elle remontera vers la Normandie après le débarquement allié le 6 juin 1944, massacrant dans des opérations
de représailles.
Ces représailles commenceront, depuis Montauban, le 2 mai lors de manoeuvres de la division vers Montpezat-de-Quercy. Il y eu pillage et incendie d'une partie du village, 5 morts et 15
déportés. Juste à côté, à Belfort-du-Quercy, il y eu 6 déportés dont 4 morts dans les camps. Les 11 et 12 mai, la division remonte dans la région de Figeac où
ils pillent, incendient plusieurs villages. Il torturent, tuent et déportent plus de 1'000 personnes seulement sur ces 2 jours (dont environ 800 dans la région proche de Figeac).
Le 21 mai, la Das Reich encercle Lacapelle-Biron, contraint le maire de donner la liste des habitants. Les SS semblaient chercher des caches d'armes, des résistants et des juifs. Ils ne trouvèrent rien
mais déportèrent tout les hommes de 18 à 60 ans (118 personnes en tout) dans les camps de concentration de Dachau et Mauthausen. D'autres rafles et épisodes sanglants ont lieu le même jour à Montagnac-sur-Lède,
Dévillac, Frayssinet-le-Gélat, Vergt-de-Biron, Salles, Fumel et Monsempron-Libos.
Le 1er juin, 9 civils sont fusillés vers Frontenac. Le 3 juin, ce sont 19 habitants vers Viazac. La division assiste la Gestapo d'Agen le 7 Juin, afin de lutter contre la résistance du
Corps Franc Pommiès.
Le 8 juin, la division reçoit pour ordre de remonter vers la Normandie. Les SS abattirent un homme de 83 ans (le beau-père de l'aubergiste d'Issendolus) alors que celui-ci cherchait des nids de poules le long
d'un muret. Puis ils prennent la route pour le hameau de Gabaudet où de nombreux volontaires se sont regroupés lors de l'annonce du débarquement afin d'aider la résistance. Les SS y massacrent
44 personnes et en font déporter 70.
Ce même 8 juin, le maréchal von Rundstedt (commandant des forces allemandes du front de l'ouest) ordonne à la Das Reich de rejoindre, le plus rapidement possible, la Normandie pour y combattre les Alliés.
Mais elle reçoit d'abord pour mission d'aider à la lutte contre le terrorisme, le long de leur remontée pour la Normandie. C'est ainsi que le 8 juin les éléments de reconnaissance de la Division Das Reich (le régiment
Der Führer) se mettent en route vers Brive-la-Gaillarde. Ils sont accrochés par des résistants à Groléjac, Rouffillac, Bretenoux et Cressensac. Ils perdirent 15 hommes tandis que les résistants en perdent plus de 100.
Le 9 juin, alors que les résistants FTP tentent de libérer Tulle, le régiment Der Führer intervient, ordonnant 120 pendus pour la mort de 9 soldats allemands. Au final, ils n'en pendront que 99 (grâce à l'intervention
de l'abbé Lespinasse, Henri Vogel (directeur des usines Brandt), Laborie (directeur adjoint de la Manufacture d'armes de Tulle) et Lajugie (ingénieur en chef des Ponts et Chaussées)). Les SS organiseront les
pendaisons par groupes de 10, utilisant les arbres, lampadaires et les balcons comme potences. Ils déporteront aussi 149 habitants à Dachau. Pendant ce temps, une compagnie du régiment Der Führer
s'est rendu à Argenton-sur-Creuse, où elle y massacre soixante-sept civils et résistants. Un détachement part de Limoges, dirigé par Helmut Kämpfe, pour aider à reprendre Guéret libéré par le maquis.
Près de Janaillat, ils tendent une embuscade à Combeauvert, massacrant des maquisards revenant de Guéret. Au retour, près de Sauviat, des maquisards du colonel Guingouin capturent Helmut Kämpfe.
Il sera abattu quelques jours plus tard en représailles des massacres de Combeauvert et d'Oradour-sur-Glane.
Le 10 juin au matin, le régiment Der Führer se met en route pour Oradour-sur-Glanes. Les allemands veulent faire un exemple pour laisser un sentiment de terreur à la région et se servirent de la
capture du Major Helmut Kämpfe par les maquisards comme d'une excuse pour détruire Oradour. Vers 13h30, à Saint-Junien, le Sturmbannführer Adolf Diekmann prend la tête d'une colonne de blindés et de camions pour Oradour,
accompagnés par la section de commandement et une section de mitrailleuses lourdes. Soit un total d'environ 200 hommes munis d'armes légères et lourdes.
Les panneaux d'informations s'arrêtent ici et nous devons attendre un moment devant deux portes closes que nous puissions entrer car un petit film de 10 minutes est projeté. Un petit film qui raconte
la journée du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glanes. Après quelques minutes, nous pouvons entrer et prenons place sur les bancs dans la petite salle de projection. Et le film commence... Les images sont principalement
en noir et blanc, d'époque... Et une voix nous raconte l'horreur...
À 13h45, un premier groupe de 5 à 8 véhicules traversent Oradour tandis que le reste des troupes (120 hommes) commence à encercler le village. Une fois au bout de la rue principal, les camions s'arrêtent
et les SS en sortent, terminant d'encercler le village. Pendant l'encerclement, de nombreux habitants tentèrent se s'enfuir mais peu y réussir et se firent soit capturer par les SS soit se firent tuer sur place.
Une fois le village bouclé, le commandant Adolf Diekmann convoque le Docteur Desourteaux, qui fait office de maire, pour qu'il regroupe toute la population sur le champs de foire.
Persuadée que ce n'est qu'un contrôle d'identités et vu qu'il n'y a pas de réseau de résistance dans le village, la majorité de la population se rend donc au champs de foire relativement confiante. À tel
point que le boulanger, qui venait de mettre du pain à cuire, en demandant s'il pouvait aller surveiller la cuisson, se vit répondre, en français, ''on va s'en occuper''. Pendant ce temps, les allemands
encerclants le village se rapprochent du centre, rabattant tous ceux qu'ils croisent vers le champs de foire. Les SS entrent dans les maisons et fouillent partout pour trouver ceux qui ne sont pas déjà rassembler.
Les fuyards et ceux qui ne peuvent se déplacer assez vite (ou se déplacer tout court) sont abattus sur place par les SS. Mme Binet, la directrice de l'école de filles en congé maladie, est poussée hors de chez elle
à coups de crosse. Elle rejoignit le champs de foire en pyjama, à peine un manteau jeté sur ses épaules.
Vers 14h45, le rassemblement est terminé et les SS demandent où sont cachées les armes. Personne ne se met en avant, pour la simple mais bonne raison qu'il n'y a pas de cache d'armes ici. N'acceptant pas
que personne ne se désigne, le commandant Diekmann ordonna alors au maire de désigner 30 otages... Ne pouvant satisfaire cette exigeance, il se propose en revanche de se porter otage lui-même et ses proches.
Ce à quoi le commandant Diekmann répondit en s'esclaffant et cria de mettre beaucoup de charges.
Pendant une heure les habitants vont rester sous surveillance au champs de foire. Puis les SS ayant finis leurs fouilles à la recherche des armes du village revinrent afin de séparer les hommes des femmes et enfants.
Les séparations se font dans les pleurs et les cris. Pendant que les SS emmènent les 180 hommes du village loin du champs de foire, le tramway de Limoges arrive à l'entrée d'Oradour. Les soldats de garde
font descendre les 3 hommes du tramway. Les SS en abattent un et font remonter les deux autres dans le tram, puis leurs ordonnent de rentrer à Limoges.
Les 180 hommes sont séparés en 6 groupes d'environ 30 personnes et amenés dans plusieurs lieux du villages (la forge Beaulieu, le garage Desourteaux, le chai (entrepôt de vins et eaux-de-vie) Denis, les granges Bouchoules, Laudy et Milord).
Les allemands y font entrer un groupe par endroit et déploient une mitrailleuse devant chacune des entrées. À 16h les SS ouvrent le feu et vident leurs armes dans les 6 lieux. Les hommes tombent les uns
sur les autres, criblés de balles. Puis les SS passent parmis les morts et les blessés, achevant la plupart d'entre eux et partent chercher des fagots de bois. 5 hommes tentent alors de s'enfuir
de la grange Laudy et y réussissent, puis ils se cachent comme ils peuvent tandis que les allemands reviennent incendier la grange. Le même carnage eu lieu dans les 5 autres lieux où étaient entassés
les hommes... Mais aucun ne survécu cette fois.
Pendant ce temps, les femmes et les enfants sont emmenés dans l'église où les SS les gardent. Vers 17h ces derniers rentrent dans l'église avec une caisse d'où dépasse un cordon qu'ils déposent au centre et allument avant de
sortir en fermant les lourdes portes de l'église. La caisse contenait des grenades asphyxiantes. Le souffle de l'explosion souffla les vitraux et l'air pu s'engouffrer pendant que les femmes et enfants toussaient à
cause de la fumée. Une femme tente de sortir par les vitraux, rapidement suivit d'une autre femme et de son bébé. Malheureusement le bébé se mit à crier et des allemands se précipitèrent en ouvrant le feu sur ces
personnes en train de tenter d'échapper au carnage. La mère et le bébé mourrurent tandis que la 3ème femme, blessée, se cacha entre les rangs de petits pois du presbytère. Voyant que la fumée s'échappait par les
vitraux, les SS entrèrent de nouveau dans l'église et vidèrent leurs armes sur la foule en train d'étouffer. Ils passèrent de nouveau entre les corps pour achever les blessés et allèrent chercher des grenades incendiaires
qu'ils lancèrent au milieux de l'église afin de la détruire et cacher les centaines de corps sous les gravats et les flammes, que les corps ne soient pas identifiables. C'est à ce moment que la voûte de l'église s'est
effondrée, le bâtiment entier ravagé par les flammes. Aujourd'hui, nous pouvons encore voir les impacts des balles dans les murs, le retable et la plaque commémorative des morts de la première guerre mondiale.
Alors que l'église est en feu, les SS reviennent dans les lieux où furent massacrés les hommes afin d'y mettre le feu. C'est à coup de grenades incendiaires et de lance-flamme qu'ils
incendient les granges, chai, forge et garage. À partir de ce moment, la troupe de SS entre dans tous les bâtiments, pillant les objets de valeurs et intéressants puis détruisant tout en
utilisant des grenades, les lances-flammes entrent souvent en action. Plusieurs adultes et enfants ont tentés d'échapper à la rafle en se cachant dans les bâtiments. Ces derniers furent abattus sans
pitié par les SS lorsqu'ils tombèrent dessus. Ou finirent brûlés vifs à cause des incendies. Ne voyant pas revenir leurs enfants de l'école et entendant la fusillade, plusieurs habitants des
alentours s'en inquiétèrent et vinrent à Oradour où ils furent massacrés : ''Oradour est un gouffre dont on ne revient pas''.
En fin d'après-midi, pratiquement tout le village n'est plus qu'un énorme brasier. Quelques bâtiments ont été gardés intacts afin de
loger les allemands pendant la nuit. Vers 19h30, le tramway régulier de Limoges arrive avec ses passagers, dont beaucoup sont d'Oradour. Les allemands les fond descendre et séparent les hommes des femmes
et enfants. Tandis que ceux qui n'étaient pas d'Oradour se voient ordonnés de remonter dans le tramway et de quitter les lieux. Un soldat leurs lance alors ''Vous pouvez dire que vous avez de la chance car
nous les avons tous massacrés !''. Une partie de la troupe SS repart tandis que l'autre reste garder Oradour pendant la nuit, interdisant à qui que ce soit d'y entrer. Ils jetèrent
leur dévolu sur la maison Dupic, le marchand de vin. Ils buvèrent à outrance et l'ont retrouva plusieurs centaines de bouteilles vides de vin vieux et de champagne. Ils continuèrent à tirer au milieux de la nuit et à
brûler ce qui pouvait encore l'être.
Les 11 et 12 juin, les SS revinrent à Oradour afin d'effacer leurs traces. Un cordon de sentinelles tirant sur tout les civils qui s'approchaient du bourg toujours fumant tandis que le reste de la troupe
tentent de rendre méconnaissables les corps de toutes les victimes. Le feu a déjà fait des ravage, mais les SS jettent les corps dans des fosses communes, au fond du puits, dans divers charniers qu'ils
creusèrent en vitesse.
Dès le 11 juin, des habitants des environs entrent dans le village en ruine, plus un seul bâtiment n'est intact et il n'y a que 3 corps brûlés visibles. Ce n'est que le lendemain, le 12 juin,
une fois les SS partis que les habitants des environs arrivent dans ce qu'il reste du village d'Oradour. Peu à peu ils finissent pas découvrir des corps : dans les granges, le chai, l'église.
Peu de temps, ils continuent de découvrir l'horreur et la barbarie nazie : les charniers, les fosses communes, le puit et même un jeune enfant dans le four à pain.
Il n'y eu au final que 45 personnes qui ont échappées au massacre : 5 hommes se sont enfuis de la grange Laudy juste après la fusillade, une femme a réussie à s'enfuir de l'église, d'autres ont réussis à
s'enfuir juste avant l'encerclement du village. En tout une trentaine de personnes ont pu s'échapper, s'y ajoutent 15 du second tramway de Limoges qui ne furent pas assassinés.
642. C'est le nombre de victimes ce 10 juin 1944 à Oradour. 180 hommes, 462 femmes et enfants de moins de 14 ans. Il ne reste plus que des ruines du village et le nouveau village construit juste à côté
est un village sans joies. Toute une génération a disparue des alentours ce jour-là : tous les enfants de la région sont morts (certains surnomment même ces hameaux ''les villages sans enfants'').
Jusque dans les années 1960, les habitants d'Oradour observent un deuil permanent (les femmes sont toujours en noir, il n'y a plus de fêtes ou de kermesses, on n'y célèbre plus de mariages, de communions
ou de baptême, Oradour est mort le 10 juin 1944).
Il faudra attendre 1988 pour que le deuil se réduise quelque peu, grâce au temps et à l'arrivée de nouveaux habitants, et qu'un premier bâtiment (la pharmacie) soit repeinte en couleur un peu vive au lieux
d'une peinture terne et sombre, servant de voile de deuil aux bâtiments du nouveau village d'Oradour. Et en 1991, une vie à peu près normale revient dans le quotidien des habitants d'Oradour avec la plantation
d'arbres le long de la rue du 10-juin qui relie l'ancien bourg au nouveau.
La vidéo se termine et nous continuons la visite du Centre de la Mémoire avec des objets récupérés dans les ruines puis nous voici devant le couloir qui passe sous la route et qui nous mène au
ruines du village-martyr. La pluie nous accompagnant toujours rend une ambiance triste et un peu lugubre au village. Le portail d'entrée avec la plaque de pierre ''Souviens-toi, Remember''.
Nous commençons à découvrir les ruines et nous découvrons les chenils sur notre droite, ainsi qu'un puit qui servit de charnier. Il y a aussi un petit bâtiment de briques où se trouve une
vieille balance.
La rue nous mène ensuite à la rue principale avec les rails de l'ancien tramway qui traversait Oradour.
Suivant les rails du tramway, nous arrivons sur la place du champs de foire. Une épave de voiture a été laissée sur le côté (la peugeot 202 du médecin).
Nous finissons de contourner le camps de foire et allons vers la Grange Laudy, d'où purent s'échapper 5 hommes. (En face, plusieurs épaves de voitures rouillent sous la pluie.)
Nous continuons de descendre vers l'église, nous passons devant le magasin de tissus et un petit café-coiffeur.
Entre le café et l'église se trouve l'Arbre de la Liberté.
Nous découvrons l'église avec sa voûte effondrée, le retable poinçonné des impacts de mitraillettes, de même que les murs et la stèle des morts lors de la première guerre mondiale.
La cloche de bronze, en partie fondue par la chaleur de l'incendie a pu être sortie des décombres et reste désormais à l'entrée de l'église.
En sortant, nous jetons un oeil vers le bas du village et l'heure se rappelle à nous, il va bientôt falloir reprendre le chemin du retour. Nous remontons donc la rue principale en suivant les rails du tramway.
Un peu avant de revenir vers l'entrée du champs de foire, nous passons devant la boucherie avec les reste des carrelages du fond. Puis, plus loin, la boulangerie.
Nous repassons à côté du mur de la forge Beaulieu, là où furent fusillés des hommes. Les impacts de balles sont très visibles sur le mur.
Continuant le long de la rue en direction de la sortie, nous passons devant les restes d'un bâtiment avec les parties métalliques d'un vieux landeau.
Nous sortons du village par le Centre de la Mémoire, là où nous sommes arrivés. La presque totalité du reportage s'est déroulé dans le silence. Nous étions comme écrasés par l'horreur présente
en ces lieux. La pluie n'a sans doute pas beaucoup égaillée la journée, mais elle correspond bien à l'ambiance du lieu. Un lieu de recueillement et dont il ne faut pas oublier les actes barbares
afin que ça ne se reproduise pas.
Le retour se fera là encore dans le silence, Nanasse, Nico et moi marqués par ce que nous avons vu aujourd'hui, ce que nous avons vécus. Une infime partie de ce qu'on pu subir les habitants
de ce village-martyr.